Le difficile réveil des réformés tessinois
La fête est finie. Avec un déficit qui flirte avec les 100 000 francs pour 2009, l'Eglise réformée tessinoise a mangé son pain blanc. Pour assurer son avenir financier, ses trois paroisses régionales vont devoir passer à la caisse pour la première fois depuis douze ans. Car les prévisions sont sombres: si rien ne bouge, des trous de 137 000 puis de 156 000 francs grèveront les budgets 2011 et 2012. « Et les réserves seront taries d'ici quatre ans », peut-on lire ans un communiqué publié après le synode du 13 novembre dernier.
L'histoire avait pourtant bien commencé. En 1998, l'Eglise protestante reçoit une donation de deux millions
de francs. L'histoire avait pourtant bien commencé. En 1998, l'Eglise protestante reçoit une donation de 2 millions de francs. Le conseil synodal décide alors de ne plus solliciter financièrement les paroisses. Mais, sous l'effet d'investissements hasardeux soumis aux aléas de la crise financière, la situation se gâte.
« La trésor de guerre s'est gentiment érodé, parfois à coup de 100 000 francs », croit savoir un observateur averti de la scène réformée tessinoise. La dégringolade dure jusqu'à 2009, où une équipe dirigeante renouvelée prend les rênes de L'Eglise. Et décide de stopper l'hémorragie.
Aujourd'hui, les trois paroisses régionales (Locarnese, Bellinzonese, Sottoceneri) sont mises devant le fait accompli et doivent mettre la main au porte-monnaie. Mais la pilule passe mal. Car elles tiennent à leur fragile santé financière et au maintien de leur offre actuelle, dans un canton où l'Etat laisse les institution religieuses entièrement responsables de leur financement. « Nous voulons un Eglise centrale en état de marche et responsable des missions qui lui incombent, dont, entre autres, l'aumônerie dans les hôpitaux, les prisons et le centre d'accueil pour réfugiés de Chiasso », ont tonné certains délégués au synode.
Dans l'immédiat et en étroite collaboration avec le conseil synodal, les paroisses doivent échafauder un plan d'économies, d'ici au printemps 2011. « La clé de répartition de la couverture du déficit sera l'enjeu majeur », note le responsable de la communication Paolo Tognina. Le synode exige finalement que des nouvelles sources de financement soient trouvées. Rien de moins que l'avenir des réformés tessinois - 7% de la population du canton - est en jeu.
S. R. en collaboration avec ref.ch
Le site du journal réformé du Tessin: Voce evangelica