L'EERV prend acte du net virage de « sa » Fac de théologie

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L'EERV prend acte du net virage de « sa » Fac de théologie

7 novembre 2010
Pierre Gisel, doyen de la Faculté de théologie et de sciences des religions à l'Uni de Lausanne, a fait le point sur les mutations de la Fac devant le parlement de l'Eglise vaudoise samedi. Son exécutif prend fermement position: pour la formation des pasteurs, il n'est pas prêt à collaborer à n'importe quel prix.

« Quelle responsabilité pour l'Etat dans la formation des pasteurs d'une Eglise qu'il reconnaît et subsidie (ndlr: à hauteur de 35 mios par année)? » C'est la question, centrale, qu'a posée le conseiller synodal Xavier Paillard devant les délégués du synode réunis au Palais de Rumine, vendredi et samedi à Lausanne. Elle ponctuait un débat nourri du législatif de l'EERV quant à l'avenir de ses relations avec la faculté de théologie de l'Unil. Sur une demande du conseil synodal, auprès du conseiller d'Etat Philippe Leuba, en l'occurrence ministre de tutelle, une délégation du Conseil d'Etat vaudois, du conseil synodal de l'EERV, du décanat de la FTSR et du rectorat de l'Unil devraient se rencontrer pour clarifier la situation. L'entrevue est prévue en décembre.
De fait, a martelé Pierre Gisel, les mutations qu'a connues la FTSR ces dernières années sont profondes. Sa faculté n'est plus centrée sur la théologie chrétienne protestante, mais se positionne comme un « centre de compétences en matière religieuse ». « Du coup, il n'y a plus de lien organique entre elle et l'EERV », a-t-il précisé. « Nous étions au parfum des changements, mais l'entendre est plutôt raide», a réagi, entre autres, le délégué Jean-Paul Cavin.
Cursus complet Alors oui, les étudiants inscrits à Lausanne peuvent encore suivre un cursus complet en théologie. Mais le nombre d'étudiants par volée se compte sur les doigts d'une main, voire deux. « Comme Eglise, c'est à nous de faire en sorte que les bancs de la fac soient assaillis », a plaidé la déléguée Suzette Sandoz, ancienne conseillère natinale libérale. Remontés, certains membres du synode sont allés jusqu'à évoquer des partenariats avec des facultés frnaçaises, comme celle d'Aix-en-Provence.

« Des plate-formes, comme celle baptisée Eglises et études de Théologie, nourrissent les liens entre les académies (Genève, Neuchâtel et Lausanne) et le milieu ecclésial », a nuancé la professeure de Nouveau Testament à la FTSR, Claire Clivaz. La pasteure, qui s'est dit quant à elle « heureuse d'y enseigner », n'a par contre pas caché sa vive préoccupation quant à la qualité de la formation des futurs ministres en théologie pratique et en prédication. « Pourquoi n'envisagerions-nous pas une formation professionnelle en Haute Ecole spécialisée? » a-t-elle questionné.

Le Conseil Synodal, lui, attend de voir. Mais il compte bien revaloriser les reconnaissances et les passerelles pour faciliter les secondes formations. Car malgré les diminutions de postes, l'EERV doit recruter cent nouveaux ministres dans les quinze ans avenir pour combler les départs à la retraite.

Samuel Ramuz Un déficit jugé trop important bloque l'adoption budget

Le temps a manqué. Samedi, sur le coup des 17h25, le président du synode, David Freymond, prend la parole: « Je ne sens pas notre assemblée mûre pour voter le budget 2011. Et nous devons quitter cette salle dans cinq minutes. »

Mais pendant l'heure précédente, le débat avait été vif. Avec un déficit d'exploitation prévu de 834 000 fr., le budget pour l'an prochain a fait grincer quelques dents sur deux points particuliers. Tout d'abord les frais que devra engager l'EERV pour tenir à jour le fichier de tous les protestants du canton.

Compétentes en la matière jusqu'ici, les communes se désengageront officiellement dès janvier. "Mais cela devrait prendre plus de temps", avait souligné vendredi le nouveau venu à la tête des finances de l'EERV, Pierre-André Glauser. Cent mille francs étaient réclamés par le Conseil synodal pour la réalisation de l'opération. La commission des finances veut pour sa part limiter l'investissement à 80 000 francs.

Finalement, le projet de développement multimédia envisagé par l'Eglise (présence sur les réseaux sociaux, internet, etc) n'a pas pas convaincu. Trop flou pour certains, trop coûteux pour d'autres (175 000 fr.). « En la matière, nous ne pouvons pas nous permettre de rater le train », a plaidé la conseillère synodale Line Dépraz en charge du dossier. Tous les délégués se retrouveront le 3 décembre. S.R.

Cet article a été publié dans :

Le quotidien vaudois 24 Heures.