Le magazine Terre Nouvelle s'éteint

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Le magazine Terre Nouvelle s'éteint

Samuel Ramuz
25 octobre 2010
Terre Nouvelle perd son étendard. Dès 2011, la publication commune aux trois oeuvres d'entraide DM-échange et mission, EPER et PPP disparaît. En cause, des impératifs liés aux flux financiers, mais pas seulement. Chacun cherche aussi à mieux se profiler.


Elles ont tranché cet été. Après plus de trente ans de communication commune, DM-échange et mission, l'EPER et Pain Pour le Prochain parleront chacune de leur côté dès janvier. « La traçabilité des dons n'est actuellement pas assez claire », explique Olivier Graz, porte-parole romand de l'Entraide protestante suisse (EPER), l'oeuvre à l'origine de la décision.

Depuis quelques années, la clé de répartition des dons entre les oeuvres faisait débat. Mais c'est le passage obligé par les caisses des Eglises réformées de l'argent versé via le magazine qui a accéléré la scission: il empêche les oeuvres de faire bénéficier leurs donateurs d'une déduction fiscale. Et, du coup, les place en porte-à-faux par rapport aux règles auxquelles sont soumises « les organisations d'utilité publique qui récoltent des dons », peut-on lire dans une lettre datée de septembre et signée de la main des responsables des trois organisations.

Maintien du chapeau

Mais la question des flux financiers n'est pas la seule à avoir fait pencher la balance. Alors qu'il a compté jusqu'à 50 000 abonnés, Terre Nouvelle, qui paraît six fois l'an, en compte aujourd'hui à peine 15 000 (lire ci-contre). Sa ligne éditoriale trop floue aurait-elle entraîné la chute du lectorat? Peut-être.

Toujours est-il que « ce changement est l'occasion pour nous d'affirmer notre mandat missionnaire en partenariat avec les Eglises réformées d'ici et d'ailleurs », note pour sa part Jacques Küng, secrétaire général de DM-échange et mission. Dès janvier, chaque organisme diffusera donc sa propre publication, chaque mois et à tour de rôle. Et en profitera pour se profiler auprès de son public. « Nous serons aussi plus libres », résume pour sa part Olivier Graz.

Au final, est-ce tout le chapeau voulu par les Eglises romandes pour manifester leur universalité et leur solidarité qui va tomber? Assurément non. « Nous sommes en discussion pour trouver la meilleure option qui maintienne le label Terre Nouvelle, que les paroissiens connaissent bien », note Annelise Maire, responsable cantonale pour l'Eglise réformée vaudoise. Un agenda commun des activités Terre Nouvelle dans les paroisses romandes est par exemple en projet.

Du côté des oeuvres, si les conséquences financières pour chacune restent floues, leur collaboration n'est par contre pas remise en question. « Nous continuerons à mener des campagnes communes », assure Jacques Küng.


Le porte-voix des oeuvres d'entraide protestantes


En janvier 2011, le magazine Terre Nouvelle paraîtra pour la 200e et dernière fois. A l'origine de sa création en 1978, la volonté des Eglises protestantes romandes de communiquer l'action menée via leurs oeuvres d'entraide: l'EPER, Pain pour le prochain et DM-échange et mission. L'universalité du message évangélique et la solidarité avec les déshérités du monde trouvent ici un porte-voix qui séduit les paroissiens romands.

Le magazine, qui paraîtra jusqu'à dix fois par an, comptera près de 50 000 abonnés, qui sont autant de donateurs. « Au moment de mon entrée en fonction en 2003, le tirage était encore de 40 000 exemplaires (ndlr: il n'est plus que de 15 000 aujourd'hui) », se souvient Charles-André Geiser, rédacteur responsable. Son mandat s'arrête en décembre.Sur internet
Pour plus d'infos sur les trois oeuvres, voir les sites internet de l'EPER, de DM-échange et mission et de PPP.

Cet article a été publié dans :

Le quotidien vaudois 24 Heures.