Le président sud-africain se réconcilie avec le SACC
Johannesburg (ENI) Le président sud-africain Jacob Zuma semble avoir réglé une querelle avec le Conseil des Eglises d'Afrique du Sud (SACC), une organisation qui a joué un rôle clé dans la lutte contre l'apartheid.
Le président de la nouvelle Communion mondiale des Églises réformées (CMER), le Sud-Africain Jerry Pillay, élu jeudi, est membre du comité central du SACC.
Le SACC s'était dit offensé, en 2009, lorsque le président Zuma ne l'avait pas consulté sur la création du Conseil national des dirigeants interreligieux (NILC), et qu'il ne l'avait pas inclus dans cette nouvelle organisation.
L'agence de presse du gouvernement sud-africain Buanews a indiqué le 22 juin: "Jacob Zuma, qui s'est brièvement entretenu avec le Conseil des Eglises d'Afrique du Sud … a déclaré que l'Eglise a joué par le passé un rôle clé au sein du pays et espère qu'elle continuera à le faire en offrant ses conseils et ses critiques constructives."
Première rencontre entre le président et le SACC
Le NILC est dirigé par le pasteur Ray McCauley, qui est à la tête d'une Eglise pentecôtiste dénommée Ministères Rhema. Il exclut les plus vieilles Eglises établies, notamment le SACC, qui regroupe plus de la moitié des Eglises du pays.
La Commission sur les affaires religieuses du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, a consulté divers organisations et responsables religieux mais elle a ignoré le SACC lorsqu'elle recherchait des conseils sur le lancement du NILC.
Après plusieurs tentatives infructueuses, le SACC a rencontré le président Zuma le 22 juin pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en mai 2009. Le président Zuma a présenté des excuses pour avoir omis de consulter le SACC et lui a assuré qu'il n'avait jamais cherché à le marginaliser, selon le secrétaire général du SACC, Eddie Makue.
Les Eglises à la rescousse
Celui-ci a affirmé que le SACC a accepté les excuses de Jacob Zuma, ainsi que sa promesse de consulter le conseil d'Eglises à l'avenir.
Le NILC, qui est composé de responsables chrétiens et musulmans, ainsi que de leaders d'Eglise traditionnelles africaines, s'est engagé à aider le président Zuma dans sa tâche politique la plus ardue, l'offre de services économiques et sociaux.
Selon Eddie Makue, le SACC a déclaré à Jacob Zuma qu'il était prêt à "jouer un rôle dans l'édification du pays, en luttant contre la pauvreté et pour le renouvellement moral."
Au sein de l'Eglise, on affirme que des intérêts politiques complexes sous-tendent la réunion du 22 juin. Le SACC jouissait d'une relation plus étroite avec le prédécesseur de Jacob Zuma, Thabo Mbeki, mais il aurait récemment perdu de son influence, même parmi ses propres Eglises membres.
S'affirmer en tant qu'Africain "traditionnel
La distance qu'a prise Jacob Zuma avec les Eglises établies pour se rapprocher de mouvements plus populistes tels que l'Eglise Rhema ou les Eglises traditionnelles africaines est une manière de s'affirmer en tant qu'Africain "traditionnel".
Selon certains observateurs, ce recentrage serait dû au fait que le SACC tend à être plus indépendant politiquement, tandis que les nouveaux alliés de Jacob Zuma au sein du NILC semblent chercher à éviter toute controverse politique.
Infos
- Le premier président de la nouvelle Communion mondiale des Églises réformées (CMER), le Sud-Africain Jerry Pillay, 45 ans, est membre du comité central du Conseil sud-africain des Églises (SACC).
- Lire l'article de son élection sur ProtestInfo