Conseil oecuménique des Eglises: la période de grâce d'Olav Fykse Tveit bientôt achevée

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Conseil oecuménique des Eglises: la période de grâce d'Olav Fykse Tveit bientôt achevée

22 février 2010
Secrétaire général du COE

Genève - Annulation de la dette d'Haïti, lutte contre le changement climatique, engagement dans le conflit israélo-palestinien, Olav Fykse Tveit, le nouveau secrétaire général du Conseil oecuménique des Eglises (COE), est sur tous les fronts. Mais sur les sujets qui pourraient fâcher, le Norvégien luthérien, en poste depuis deux mois, est d'une prudence de sioux.


A un moment où les Eglises sont en perte de vitesse et voient leurs moyens diminuer, le COE se trouve devant l'obligation de revoir sa mission face à ses 349 Eglises membres, protestantes, anglicanes et orthodoxes. « Quelle est la valeur ajoutée de l'organisation», s'est demandé Olav Fykse Tveit lundi devant la presse à Genève. L'homme, âgé de 50 ans, a du pain sur la planche. 

Le COE doit redéfinir son profil, son rôle, ses buts. Mais à ce stade, l'organisation ne donne pas de réponse aux questions qu'elle pose publiquement. Sur l'oecuménisme, M. Tveit refuse de le considérer au point mort. « Nous vivons un hiver oecuménique », a-t-il dit. C'est pour lui le temps de la réflexion.

Accent sur l'écologie Sur le front de l'écologie, M. Tveit veut continuer à travailler avec les leaders des autres religions avant la prochaine réunion de Mexico. Le COE a été très actif lors du Sommet de Copenhague. « L'écologie est un sujet où les différentes religions sont en mesure de trouver un terrain d'entente », a-t-il expliqué.

Au sujet de la question israélo-palestinienne, il a rappelé son engagement comme modérateur au sein du Forum oecuménique Palestine Israël, une plate-forme où les Eglises chrétiennes travaillent à la recherche d'une paix équitable. Son prédécesseur, Samuel Kobia, avait qualifié l'occupation des territoires palestiniens par Israël de « pêché ». Selon M. Tveit, « les différentes instances sont d'accord pour dire que cette occupation est contre la loi. Il n'y a rien de nouveau à dire cela. Qui va dire que cette occupation est justifiée? »

Interrogé par un journaliste sur les scandales d'abus sexuels qui secouent l'Eglise catholique, M. Tveit est mesuré. « Ces informations sont un fardeau pour nous tous. Ce n'est pas mon rôle d'ajouter à ce fardeau », a-t-il déclaré.
Laboratoire de discussions Passant comme chat sur braise sur les sujets qui posent problème avec les catholiques (qui ne font pas partie du COE), les orthodoxes, les évangéliques ou les musulmans, M. Tveit veut permettre au COE de rester un laboratoire de discussion. « C'est une plate-forme, unique au monde, où des leaders religieux peuvent discuter en se croisant dans les couloirs de l'organisation à Genève », a expliqué le journaliste Michel Kocher, un observateur de longue date de l'organisation.

« L'impact du CEO est peu visible en Suisse, mais il est considérable en Afrique, a-t-il poursuivi.  Cette organisation peut défendre des positions progressistes que des Eglises locales ou nationales ne sont pas libres de prendre. » Le COE a joué un rôle déterminant, par exemple, dans la mobilisation des Eglises contre l'apartheid, ce qui a abouti à la chute de ce régime. Depuis lors, l'action du COE est moins lisible.

LIENS:

Conseil oecuménique des Eglise ( COE )