La pauvreté rend malade, rappelle la FEPS
« La pauvreté rend malade », a déclaré Martine Kurth, directrice de l’Association romande et tessinoise des institutions d’action sociale (ARTIAS), devant les participants à la Conférence de Diaconie de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) cette semaine à Berne. Au Canada, les adolescents pauvres, âgés de moins de 18 ans, ont trois fois plus de chance de mourir que leurs contemporains plus fortuné, a-t-on appris. De leur côté, les jeunes femmes pauvres sont dix-sept fois plus susceptibles d'être mère avant l'âge de vingt ans.
En Suisse, la mortalité due au cancer de la prostate est deux fois plus élevée chez les hommes pauvres que chez les hommes de condition aisée, a révélé une étude de l'Université de Genève, en 2005. « Les restrictions actuelles du système de la santé pourrait encore aggraver les difficultés » pour Martine Kurth.
Depuis 2006, les assurances ont pu suspendre en Suisse les prestations des patients, qui n’avaient pas payé leurs primes d'assurance maladie. Au total, 150 000 personnes ont été touchées par la suppression de remboursement de prestations. Le Conseil National vient d'interdire cette pratique il y a un mois.
Pour revenir au lien entre pauvreté et maladie, la probabilité qu'une personne aisée souffre d'une maladie chronique est nettement réduite, comparée à une personne à faible revenu, a relevé Thomas Abel, professeur à l'Institut de médecine sociale et préventive de l'Université de Berne. Parallèlement, l'évaluation subjective de leur santé par les personnes à très haut revenu est plus de sept fois supérieure à celle des personnes à bas revenu.
La santé, selon M. Abel, dépend de plusieurs facteurs. Ont partie le revenu, les conditions d'habitation, les valeurs, normes et savoirs autant que les facultés et les talents.
La Conférence de Diaconie est une plateforme de réflexion de la FEPS, qui se réunit deux fois par an sur des thèmes prédéfinis. Chaque Église membre de la FEPS envoie une représentante ou un représentant à la Conférence de Diaconie, tandis que les grandes institutions diaconales peuvent y envoyer plusieurs représentants. La Conférence de Diaconie dispose de deux sièges à l'Assemblée des délégués de la FEPS