Les Eglises Européennes font de l'accompagnement des migrants une priorité

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Les Eglises Européennes font de l'accompagnement des migrants une priorité

21 juillet 2009
Les Eglises Européennes font de l'accompagnement des migrants une priorité, ont-elles décidé lundi à l'issue de la 13ème assemblée de la Conférence des Eglises Européennes (KEK) à Lyon. Les délégués des 126 Eglises membres ont mis l'accent sur le sort réservés aux Roms et ont rappelé l'Union européenne à ses engagements.

Au tableau des résultats passés en revue à Lyon, il y a des succès mais aussi des lacunes, ont pu constater les 800 participants, réunis pendant près d'une semaine au Centre des conférences. La question des Roms a occupé une place considérable, les Eglises s'inquiétant des déficits de l'Europe à leur égard. Ces migrants de l'intérieur ont subi exclusion sociale et violence, non seulement en Italie en 2008, mais aussi en Hongrie, en Tchéquie et en Irlande du Nord, pays dans lesquels les Eglises de la KEK sont actives.

Roms: l'Union européenne rappelée à ses engagements

A Sibiu en Roumanie est né un projet original qui montre leur volonté d'agir. Intitulé : "Guérir la mémoire", il met à disposition du public toute une série d'outils pour revisiter la mémoire collective, là où le racisme a trouvé un terrain d'ancrage. De l'organisation de rencontres avec des Roms, à la publication d'études historiques, il vise à "changer les coeurs" des habitants du Sud Est de l'Europe, région où se concentrent la majorité des Roms d'Europe. Dans le document final de l'Assemblée, soumis au vote lundi soir, l'Union Européenne est aussi rappelée à ses engagement, elle qui a lancé en fanfare, en 2008, une "décennie en faveur de l'inclusion sociale des Roms".

En matière de migration, le fer de lance des Eglises protestantes, anglicanes et orthodoxes est une petite structure, fondée en 1964 et installée à Bruxelles, au coeur du quartier des lobbys de l'Union Européenne (UE). Une demi-douzaine de spécialistes suivent les dossiers de l'UE, répondent aux consultations, informent les Eglises des enjeux et cherchent des co-financements pour des projets concrets.

Ceux-ci ont des noms évocateurs comme : MIRACLE (pour Modèle d'intégration par la religion, les activités, l'apprentissage culturel et l'échange) ou encore ASPIRE (en français : Evaluation et renforcement de la participation dans la réinstallation des réfugiés en Europe). Les moyens financiers décrochés à Bruxelles font vivre des structures d'accueils et d'insertions fondées par les Eglises.

Protestants suisses: "Les migrations nous concernent"

Les Eglises protestantes suisses sont engagées dans le processus. "Les migrations nous concernent, même si la Suisse n'est pas membre de l'Union Européenne : ce sont des problèmes globaux". Pour Rosvita Ebener, déléguée de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), la présence des Suisses dans ce cénacle se justifie pleinement. Difficile de lui donner tord quand on analyse les documents produits par la KEK, via ses spécialistes à Bruxelles. La Suisse n'aurait pas à elle seule les moyens de s'offrir une telle diversité d'informations.

Les protestants suisses, comme leurs homologues des autres pays d'Europe, ont aussi une autre raison d'être attentifs à la question des migrations. Car au-delà d'un problème à résoudre, c'est sans doute une chance à saisir. Parmi les migrants, nombreux sont des chrétiens, d'autant plus pratiquants qu'ils ont quitté leur pays et vivent dans une réalité où la foi n'est pas un luxe.

Sensibles à cette réalité, les protestants français ont élu une immigrée du Sierra Leone à la vice présidence de leur fédération. S'exprimant au culte d'inauguration, Victoria Kamondji a estimé que les contacts entre les Eglises historiques et les Eglises de migrants allaient nécessairement s'intensifier ces prochaines années. Comme pour passer de la parole aux actes, le programme de "l'année 2010 des migrations" de la KEK commence par cette injonction : apprendre à partager la foi avec ces Eglises de minorités ethniques.

 

NOTE
voir sur le WEB : www.migration2010.eu