Villars-le-Terroir (VD): l'oecuménisme, une affaire de famille qui se vit au quotidien

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Villars-le-Terroir (VD): l'oecuménisme, une affaire de famille qui se vit au quotidien

3 juillet 2008
Etre ensemble malgré les différences : l’oecuménisme, chez les Waeber à Villars-le-Terroir, fief catholique, est une affaire de famille qui se vit au quotidien
Leur histoire exemplaire fait partie des initiatives œcuméniques minuscules, mais bien concrètes qui se vivent au jour le jour sur le terrain : café théologique, célébrations entre croyants de différentes confessions, baptêmes bénis à la fois par un pasteur et un curé, aumôneries partagées. Cet oecuménisme de base fonctionne bon an mal an, en dépit des tensions engendrées par l’encyclique Dominus Jesus du pape Benoît XVI.Claire-Lise Waeber est une protestante pur sucre. Son mari, Georges, originaire de la Singine, est catholique. C’est un voyage à Taizé qui a réuni le couple Waeber. « Mon mari accompagnait le groupe de jeunes protestants dont je faisais partie, à Taizé, bien qu’il soit catholique. Sa démarche m’a séduite. J’ai su qu’il avait une foi vivante ». A leur mariage sont présents le curé et le pasteur et un aumônier militaire.

Aujourd’hui, le couple vit sa foi de manière quotidienne et concrète, priant tous les jours ensemble, pratiquant volontiers des retraites spirituelles. La famille va tantôt à la messe, tantôt au culte, selon les disponibilités de chacun, dans l’une des neuf églises de la paroisse du Talent. Quelquefois c’est dans l’église même de Villars-le-Terroir, qui accueille tour à tour les services religieux des deux communautés catholique et protestante. « L’église dispose de deux chaires ! » fait remarquer Claire-Lise Waeber, amusée.

Des cinq enfants du couple, deux ont été baptisés par un pasteur et trois par un curé. « On organisait les baptêmes de nos enfants en commun avec ceux de leurs cousins, nés à peu près à la même époque. Les enfants ont suivi les catéchismes, protestant et catholique. Quand ils étaient petits, c’était facile. A l’adolescence, ma fille, qui avait été baptisée par une pasteure, malgré son catéchisme catholique, m’a dit : Je ne me sens pas catholique. Elle a eu la possibilité de choisir, mais elle nous accompagne occasionnellement volontiers à la messe ». Pour Claire-Lise Waeber, vivre cet œcuménisme est le témoignage que c’est possible d’être ensemble par-delà les divergences théologiques. « Cela nous demande du courage et de la persévérance. Car notre démarche n’est pas toujours comprise par tous et nous ne sommes pas forcément reconnus par l’une et l’autre communauté, mais nous avons toujours été soutenus au fil des ans par les ministres successifs de nos communautés respectives, actuellement par le pasteur Eric Bornand et par les curés Jacques Cornet et le nouvel arrivé, Jean-Jacques Agbo.