Berne : les cent ans d’une paroisse devenue centre culturel francophone
28 janvier 2008
Les 1281 membres de la paroisse francophone de Berne doivent manifester leur désir d’en faire partie
Portrait, à l’occasion de son centenaire, d’une communauté particulièrement active, mais menacée par un programme d’économies.Parmi les douze paroisses de la ville de Berne, la paroisse française réformée, qui fête cette année ses cent ans, occupe une place à part. Pour ses 1281 membres, l’église française de Berne constitue un véritable centre culturel francophone dans une ville où l’on parle toujours plus l'allemand. « Il y a trente ou quarante ans, la ville attirait beaucoup plus de fonctionnaires romands », explique Christina von Waldkirch, secrétaire du Conseil de la paroisse francophone de Berne. « Aujourd’hui, ce n’est plus le cas car l’administration fédérale et cantonale n’imposent plus à leurs employés d’habiter sur place. La présence d’une certaine élite francophone diminue », déplore-t-elle. La paroisse française de Berne joue désormais un rôle important de point de ralliement des francophones de la région. Elle représente un véritable centre d’animation pour Berne et 34 communes voisines, attirant un noyau de 1500 personnes, si l’on compte également les fidèles venus de l’extérieur.
L’engagement actif des membres de la paroisse française réformée s’explique, car ils ont dû expressément s’inscrire pour en faire partie. « Nos fichiers ne sont pas des registres morts, recensant le nombre de protestants que compte une paroisse, indépendamment de leur intérêt pour l’Eglise », résume Christina von Waldkirch. Une fois par mois, un forum permet d’aborder des questions philosophiques et religieuses, un après-midi de jeux est organisé, et un repas convivial réunit les amateurs au cœur de la ville de Berne, sans compter les spectacles ponctuels (programme à l’adresse www.gesamtkirchgemeinde-bern.ch, rubrique paroisse française). Mais à la Zeughausgasse, l’église de 600 places, la plus ancienne de la ville puisqu’elle fut construite par les Dominicains dès 1269, est d’abord célèbre pour ses concerts ambitieux. A l’occasion du centenaire de la paroisse française réformée, l’ensemble vocal les Voc-à-Lises, dirigé par la professionnelle Brigitte Scholl, membre de la paroisse, proposera le Tantum Ergo à trois voix de Fauré et une messe de Caplet (le 3 février à 10h, accompagné par l’organiste Emmanuel Le Divellec). Quant aux 40 choristes du chœur de l’Eglise française, ils chanteront le 18 octobre à 17h. la messe en fa de Bruckner, avec l’orchestre symphonique de Bienne.
L’église française de Berne vit toutefois son avenir sous pression, en raison du programme d’économies entrepris par le canton de Berne et la paroisse générale, vu la diminution des impôts ecclésiaux. Petite paroisse, elle a vu les taux d’activité de ses trois pasteurs réduits de 200% à 120%, un total complété à raison de 20% par ses propres fonds. « Nous ignorons comment le train d’économies touchant les collaborateurs socio-diaconaux va affecter nos deux diacres à 50 et 60%, d’autant que les nouveaux quartiers de Berne ont des besoins d’encadrement importants », constate Christina von Waldkirch. Près de la moitié des membres de la paroisse francophone de Berne a plus de 65 ans, ce qui laisse planer une ombre sur son avenir.
Depuis exactement 100 ans, la paroisse réformée française de Berne est constituée en paroisse autonome, à la suite d’une pétition de 217 citoyens francophones qui souhaitaient la séparation de l’église française de la paroisse de la collégiale. Les francophones n’avaient en effet aucun mot à dire sur les affaires de leur église et ils voulaient désormais élire leurs pasteurs eux-mêmes. Mais bien avant, des cultes en français étaient célébrés dans cette même église, notamment à la suite de la demande des villes vaudoises, en 1612, de disposer d’un tel culte pour les francophones résidant à Berne. Le nombre de fidèles de la paroisse augmenta lors de la Révocation de l’Edit de Nantes, les mœurs des huguenots affluant à Berne étant soumis à stricte surveillance, sous la présidence du pasteur de l’église française. Une exposition de photographies et documents historiques retraçant ce centenaire sera ouverte au public à l’église, le 17 mai de 9 à 16h.
L’engagement actif des membres de la paroisse française réformée s’explique, car ils ont dû expressément s’inscrire pour en faire partie. « Nos fichiers ne sont pas des registres morts, recensant le nombre de protestants que compte une paroisse, indépendamment de leur intérêt pour l’Eglise », résume Christina von Waldkirch. Une fois par mois, un forum permet d’aborder des questions philosophiques et religieuses, un après-midi de jeux est organisé, et un repas convivial réunit les amateurs au cœur de la ville de Berne, sans compter les spectacles ponctuels (programme à l’adresse www.gesamtkirchgemeinde-bern.ch, rubrique paroisse française). Mais à la Zeughausgasse, l’église de 600 places, la plus ancienne de la ville puisqu’elle fut construite par les Dominicains dès 1269, est d’abord célèbre pour ses concerts ambitieux. A l’occasion du centenaire de la paroisse française réformée, l’ensemble vocal les Voc-à-Lises, dirigé par la professionnelle Brigitte Scholl, membre de la paroisse, proposera le Tantum Ergo à trois voix de Fauré et une messe de Caplet (le 3 février à 10h, accompagné par l’organiste Emmanuel Le Divellec). Quant aux 40 choristes du chœur de l’Eglise française, ils chanteront le 18 octobre à 17h. la messe en fa de Bruckner, avec l’orchestre symphonique de Bienne.
L’église française de Berne vit toutefois son avenir sous pression, en raison du programme d’économies entrepris par le canton de Berne et la paroisse générale, vu la diminution des impôts ecclésiaux. Petite paroisse, elle a vu les taux d’activité de ses trois pasteurs réduits de 200% à 120%, un total complété à raison de 20% par ses propres fonds. « Nous ignorons comment le train d’économies touchant les collaborateurs socio-diaconaux va affecter nos deux diacres à 50 et 60%, d’autant que les nouveaux quartiers de Berne ont des besoins d’encadrement importants », constate Christina von Waldkirch. Près de la moitié des membres de la paroisse francophone de Berne a plus de 65 ans, ce qui laisse planer une ombre sur son avenir.
Depuis exactement 100 ans, la paroisse réformée française de Berne est constituée en paroisse autonome, à la suite d’une pétition de 217 citoyens francophones qui souhaitaient la séparation de l’église française de la paroisse de la collégiale. Les francophones n’avaient en effet aucun mot à dire sur les affaires de leur église et ils voulaient désormais élire leurs pasteurs eux-mêmes. Mais bien avant, des cultes en français étaient célébrés dans cette même église, notamment à la suite de la demande des villes vaudoises, en 1612, de disposer d’un tel culte pour les francophones résidant à Berne. Le nombre de fidèles de la paroisse augmenta lors de la Révocation de l’Edit de Nantes, les mœurs des huguenots affluant à Berne étant soumis à stricte surveillance, sous la présidence du pasteur de l’église française. Une exposition de photographies et documents historiques retraçant ce centenaire sera ouverte au public à l’église, le 17 mai de 9 à 16h.