Des cultes pour ceux qui boudent l’Eglise : première romande à Neuchâtel

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Des cultes pour ceux qui boudent l’Eglise : première romande à Neuchâtel

4 décembre 2006
La première « Thomasmesse » de Suisse romande aura lieu samedi 9 décembre au Temple de La Coudre à Neuchâtel
Au son de l’accordéon, elle sera l’occasion de fêter les enfants nés durant l’année.

Une célébration alternative faite pour tous ceux qui ont des doutes par rapport à la foi, pour ceux qui boudent le culte traditionnel où ils ne trouvent pas leur compte, pour ceux qui veulent se sentir à l’aise et circuler librement dans l’église : la première « Thomasmesse » de Suisse romande s’adressera plus particulièrement aux jeunes familles, puisque l’on fêtera les nouveaux-nés de l’année le samedi 9 décembre à 17h, au Temple de la Coudre de Neuchâtel. « Cette cérémonie, qui se déroulera au son de l’accordéon, est faite pour captiver un autre public que celui qui se rend habituellement aux cultes », explique l’une des initiatrices du projet, la diacre Elisabeth Reichen-Amsler. « On n’attend pas des participants qu’ils proclament leur foi, mais qu’ils se sentent à l’aise, en leur offrant beaucoup de musique, des bougies et plus de liberté dans l’organisation du culte ».

La Thomasmesse est née à Helsinki en 1987. Son nom vient de Thomas, le disciple de Jésus qui a exprimé ses doutes concernant la résurrection du Christ : il ne pouvait croire sans voir et toucher les plaies du Ressuscité. La Finlande étant un pays à majorité luthérien, il y est question de « messe », comme pour les catholiques romains. Les Thomasmesses sont des célébrations créatives conçues pour ceux qui s’interrogent au sujet de leur foi. A Neuchâtel, elles seront organisées une fois par mois au temple de La Coudre, chaque fois autour d’un thème différent, permettant d’attirer un autre public : après les nouveaux parents, les baptisés, puis le renouveau lié au printemps seront au centre de la cérémonie.

« Dans le culte protestant traditionnel, un nouveau venu est vite repéré. La Thomasmesse n’exige pas une participation active : on peut rester assis et simplement observer, ou circuler librement dans l’église et se rendre dans les différents coins de prière, de silence ou de discussion ». Samedi, les participants pourront ainsi s’entretenir de ce qui les a réjoui en accueillant un petit enfant, ou exprimer leurs craintes par rapport à son avenir ; ailleurs, ils seront invités à dessiner « le plus beau berceau du monde », à intercéder en faveur des droits des enfants du monde ou à se libérer de ce qui leur pèse en recevant une bénédiction. Au centre, une corbeille de peluches sera à disposition des enfants. Trois pasteurs ou diacre de l’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN) animeront la cérémonie et la prépareront avec l’aide de laïcs, prêts à répondre aux questions. Un moment de parole sera consacré à l’évocation de l’enfance de Moïse, avant le moment de communion « joyeuse et conviviale ». Parce que l’orgue est une musique « trop connotée pour beaucoup de gens », la musique sera assurée cette fois-ci par l’accordéon, et par d’autres instruments lors des prochaines Thomasmesse.

D’ordinaire, les Thomasmesse sont des cérémonies œcuméniques réunissant des orthodoxes, des catholiques ou des évangéliques. Elisabeth Reichen regrette qu’à Neuchâtel, catholiques et évangéliques n’aient pas manifesté d’intérêt immédiat, se disant trop chargés pour s’investir dans quelque chose de nouveau. Elle espère que le succès de ces cérémonies, qui réunissent près de 700 participants dans leur pays d’origine, persuadera ces Eglises de rejoindre le mouvement.