Le Parlement réformé vaudois au bord du blocage
26 juin 2005
SYNODE La session d’été de l’Eglise réformée cantonale tourne au désaveu de son exécutif
Choix de priorités renvoyé aux calendes grecques.Le Synode de l'Eglise réformée vaudoise (EERV) a choisi...de ne pas choisir. Ce devait être le grand sujet de la session qui s'est tenue vendredi et samedi au Signal de Bougy. Après un sondage effectué auprès de la population, un premier tour de table parlementaire en juin, il s'agissait de décider.
Autrefois Eglise nationale, désormais institution de droit public au même titre que sa sœur catholique, l’EERV doit repenser son action et fixer ses priorités pour la fin de cette législature. Constat largement partagé. Mais pour cela encore fallait-il que les délégués acceptent d'entrer en matière. Par une confortable majorité (40 voix contre 26), ce qui devait être une formalité s’est transformée en point final.
Sur quoi concentrer ses forces en diminution ? Sur l’action sociale, plébiscitée par neuf Vaudois sur dix ? « En présentant onze propositions, le Conseil synodal voulait renforcer cette solidarité, tout en abandonnant pas un approfondissement de la vie spirituelle de notre Eglise », explique Antoine Reymond. « Onze priorités, ce n’est pas de priorités du tout », répond la Commission d’examen (CommEx), privilégiant un seul grand axe. Le Conseil synodal se voit tour à tour accusé de dirigisme et de travail bâclé. « Ces propositions ont été ficelées à la va-vite, alors qu'un thème aussi important aurait précisément demandé davantage de cohérence et de réflexion », justifie l'un des ténors des neinsagers. « Ce document est vraiment très mal préparé », renchérit Daniel Marguerat, délégué de la faculté de théologie lausannoise. De son côté, la CommEx tombe d'accord avec l'omniprésent Xavier Paillard pour estimer « que si la discussion part dans tous les sens, c’est parce qu’il manque un diagnostic clair au départ. Il faut donc refuser d'aller plus loin! ». Pas de prise de distance envers l’EtatLa messe est dite. Malgré les suppliques du Conseil synodal, malgré une certaine urgence, les délégués de l'EERV font l'économie d'un débat pourtant indispensable aux yeux de la majorité. Comment en est-on arrivé là ? Plusieurs députés laïcs, constatant que la fronde se trouvait avant tout dans les rangs pastoraux, n’hésitent pas à fustiger « cette minorité de ministres qui a peur du débat ». « Je suis très fâché : par la faute de certains pasteurs qui refusent systématiquement tout ce qui est proposé, nous décrédibilisons notre Eglise et nous n’abordons pas les vrais problèmes en face », renchérit hors micro ce délégué régional. Pour sa part, au nom d'un Conseil synodal visiblement défait autant par la chaleur étouffante que par ce refus brutal, Henri Chabloz ne cache pas une pointe d’agacement : « Les choix du Synode auraient dû baliser le paysage. Les décisions se prendront donc dans les lieux d'Eglise loin d'un débat démocratique préalable ». Quant à ce dossier, il est remis aux calendes grecques.
Quelques instants plus tard, on craint un instant que la réforme de la catéchèse connaisse le même sort, alors même qu’il ne s’agit que du cadre général d’un processus qui n’aboutira pas avant plusieurs années. Parmi les critiques, celles du pasteur Jean-Michel Sordet, relevant que « le projet ne se concentre exclusivement sur le catéchisme des enfants, oubliant les jeunes adultes qui sont pourtant ceux qui peuvent dès aujourd’hui adhérer à la foi protestante ». Malgré l’écho obtenu, ces remises en question n’empêchent pas le dialogue de s’engager enfin. Il sera fourni, tout comme l’examen d’un avant avant-projet d’exposé des nouvelles lois cantonales concernant les Eglises. Antoine Reymond, responsable du dossier, redoute un nouveau désaveu lors de cette première présentation au Synode du fruit de longues et difficiles négociations avec l’Etat. « Finalement, le texte a été accepté. Nous avons mis 4 heures, avec d’ailleurs des éléments intéressants, mais les articulations des futures lois sont bien passées ». Evoquée par plusieurs intervenants, la volonté d’une prise de distance vis-à-vis des pouvoirs publics n’est donc pas retenue. « Cela aurait été un très mauvais signal envers le Conseil d’Etat » reconnaît, soulagé, Antoine Reymond.
Autrefois Eglise nationale, désormais institution de droit public au même titre que sa sœur catholique, l’EERV doit repenser son action et fixer ses priorités pour la fin de cette législature. Constat largement partagé. Mais pour cela encore fallait-il que les délégués acceptent d'entrer en matière. Par une confortable majorité (40 voix contre 26), ce qui devait être une formalité s’est transformée en point final.
Sur quoi concentrer ses forces en diminution ? Sur l’action sociale, plébiscitée par neuf Vaudois sur dix ? « En présentant onze propositions, le Conseil synodal voulait renforcer cette solidarité, tout en abandonnant pas un approfondissement de la vie spirituelle de notre Eglise », explique Antoine Reymond. « Onze priorités, ce n’est pas de priorités du tout », répond la Commission d’examen (CommEx), privilégiant un seul grand axe. Le Conseil synodal se voit tour à tour accusé de dirigisme et de travail bâclé. « Ces propositions ont été ficelées à la va-vite, alors qu'un thème aussi important aurait précisément demandé davantage de cohérence et de réflexion », justifie l'un des ténors des neinsagers. « Ce document est vraiment très mal préparé », renchérit Daniel Marguerat, délégué de la faculté de théologie lausannoise. De son côté, la CommEx tombe d'accord avec l'omniprésent Xavier Paillard pour estimer « que si la discussion part dans tous les sens, c’est parce qu’il manque un diagnostic clair au départ. Il faut donc refuser d'aller plus loin! ». Pas de prise de distance envers l’EtatLa messe est dite. Malgré les suppliques du Conseil synodal, malgré une certaine urgence, les délégués de l'EERV font l'économie d'un débat pourtant indispensable aux yeux de la majorité. Comment en est-on arrivé là ? Plusieurs députés laïcs, constatant que la fronde se trouvait avant tout dans les rangs pastoraux, n’hésitent pas à fustiger « cette minorité de ministres qui a peur du débat ». « Je suis très fâché : par la faute de certains pasteurs qui refusent systématiquement tout ce qui est proposé, nous décrédibilisons notre Eglise et nous n’abordons pas les vrais problèmes en face », renchérit hors micro ce délégué régional. Pour sa part, au nom d'un Conseil synodal visiblement défait autant par la chaleur étouffante que par ce refus brutal, Henri Chabloz ne cache pas une pointe d’agacement : « Les choix du Synode auraient dû baliser le paysage. Les décisions se prendront donc dans les lieux d'Eglise loin d'un débat démocratique préalable ». Quant à ce dossier, il est remis aux calendes grecques.
Quelques instants plus tard, on craint un instant que la réforme de la catéchèse connaisse le même sort, alors même qu’il ne s’agit que du cadre général d’un processus qui n’aboutira pas avant plusieurs années. Parmi les critiques, celles du pasteur Jean-Michel Sordet, relevant que « le projet ne se concentre exclusivement sur le catéchisme des enfants, oubliant les jeunes adultes qui sont pourtant ceux qui peuvent dès aujourd’hui adhérer à la foi protestante ». Malgré l’écho obtenu, ces remises en question n’empêchent pas le dialogue de s’engager enfin. Il sera fourni, tout comme l’examen d’un avant avant-projet d’exposé des nouvelles lois cantonales concernant les Eglises. Antoine Reymond, responsable du dossier, redoute un nouveau désaveu lors de cette première présentation au Synode du fruit de longues et difficiles négociations avec l’Etat. « Finalement, le texte a été accepté. Nous avons mis 4 heures, avec d’ailleurs des éléments intéressants, mais les articulations des futures lois sont bien passées ». Evoquée par plusieurs intervenants, la volonté d’une prise de distance vis-à-vis des pouvoirs publics n’est donc pas retenue. « Cela aurait été un très mauvais signal envers le Conseil d’Etat » reconnaît, soulagé, Antoine Reymond.