Oecuménisme en pays de Vaud:Une petite église pour un grand symbole
8 juillet 2004
La chapelle d’Etagnières, actuellement en pleine rénovation, est l’une des rares églises du canton à abriter l’exercice des deux cultes, protestant et catholique
Retour sur un particularisme datant du baillage commun.La chapelle d’Etagnières est un charmant oratoire, à l’image de dizaines d’autres dans le canton de Vaud. Actuellement en pleine rénovation jusqu’à la fin de l’année (lire encadré), la petite église a pourtant une particularité peu courante. « Il s’agit de l’une des rares églises partagée depuis les origines par les catholiques et les protestants », explique André Dufour. Cet ancien préfet est aussi le président de la confrérie réformée du village. A ne pas confondre avec le responsable de la paroisse. « Les confréries sont en effet une particularité du district d’Echallens et de l’époque du baillage commun », précise le diacre de la paroisse du Talent Guy Bezençon.
Tout commence lors de l’occupation bernoise, qui précipite Vaud dans la Réforme. Mais, depuis 1475 et les guerres de Bourgogne, la Fribourg catholique est propriétaire du baillage – l’ancêtre des districts – Orbe-Echallens. Pas question de laisser Berne y imposer sans autre le protestantisme. Après une période de flottement, en 1536, il est décidé d’une administration alternée, restée dans les livres sous le titre de baillage commun. La région devient le seul endroit du canton où les catholiques peuvent résider. « Et le gouvernement de l’époque crée des confréries catholiques et réformées afin de s’occuper des bonnes œuvres et de l’entretien des bâtiments religieux », rappelle Guy Bezençon.Commune un tiers réformée, deux tiers catholiqueLes villages votent pour choisir quel culte ils veulent conserver. Si la religion réformée l’emporte, la messe se voit interdite. A l’inverse, Berne exige qu’en cas de victoire catholique, les réformés puissent encore célébrer leur culte. « Ce fut justement le cas d’Etagnières, où il est demeuré un bon tiers de la population acquise aux idées de la Réforme », détaille encore le diacre.
La cohabitation durera jusqu’à l’indépendance vaudoise, émaillée de nombreux heurts. La très belle grille en fer forgé coupant l’intérieur de la chapelle en deux demeure un bon exemple des enjeux de l’époque. Guy Bezençon : « On la fermait à l’arrivée des protestants, à la fois pour protéger le trésor eucharistique et pour que ceux-ci ne soient pas choqués par les statues qu’ils considéraient comme autant d’encouragement à l’idolâtrie ».
Désormais, le district d’Echallens ne regroupe plus que deux ou trois confréries, organes privés de leur raison d’être depuis que les communes sont devenues propriétaires des biens ecclésiaux. Reste un esprit œcuménique un peu plus fort qu’ailleurs. « Après dix ans à Nyon, je constate en effet une volonté particulière d’œuvrer en commun, reconnaît le ministre. Sans doute parce que dans cette région où aucune des deux communautés n’était assez puissante pour dominer, le partage est depuis longtemps considéré comme une évidence ».
Tout commence lors de l’occupation bernoise, qui précipite Vaud dans la Réforme. Mais, depuis 1475 et les guerres de Bourgogne, la Fribourg catholique est propriétaire du baillage – l’ancêtre des districts – Orbe-Echallens. Pas question de laisser Berne y imposer sans autre le protestantisme. Après une période de flottement, en 1536, il est décidé d’une administration alternée, restée dans les livres sous le titre de baillage commun. La région devient le seul endroit du canton où les catholiques peuvent résider. « Et le gouvernement de l’époque crée des confréries catholiques et réformées afin de s’occuper des bonnes œuvres et de l’entretien des bâtiments religieux », rappelle Guy Bezençon.Commune un tiers réformée, deux tiers catholiqueLes villages votent pour choisir quel culte ils veulent conserver. Si la religion réformée l’emporte, la messe se voit interdite. A l’inverse, Berne exige qu’en cas de victoire catholique, les réformés puissent encore célébrer leur culte. « Ce fut justement le cas d’Etagnières, où il est demeuré un bon tiers de la population acquise aux idées de la Réforme », détaille encore le diacre.
La cohabitation durera jusqu’à l’indépendance vaudoise, émaillée de nombreux heurts. La très belle grille en fer forgé coupant l’intérieur de la chapelle en deux demeure un bon exemple des enjeux de l’époque. Guy Bezençon : « On la fermait à l’arrivée des protestants, à la fois pour protéger le trésor eucharistique et pour que ceux-ci ne soient pas choqués par les statues qu’ils considéraient comme autant d’encouragement à l’idolâtrie ».
Désormais, le district d’Echallens ne regroupe plus que deux ou trois confréries, organes privés de leur raison d’être depuis que les communes sont devenues propriétaires des biens ecclésiaux. Reste un esprit œcuménique un peu plus fort qu’ailleurs. « Après dix ans à Nyon, je constate en effet une volonté particulière d’œuvrer en commun, reconnaît le ministre. Sans doute parce que dans cette région où aucune des deux communautés n’était assez puissante pour dominer, le partage est depuis longtemps considéré comme une évidence ».