Afrique: les Eglises s'impliquent dans la lutte contre le sida
13 décembre 2001
On estime que le sida fait chaque jour 80'000 nouvelles victimes en Afrique
Les pasteurs et les chefs d’Eglise récemment réunis à Ouagadougou au Burkina Faso pour la 8e Assemblée générale de l’Association des Evangéliques d’Afrique (AEA), qui représente 70 millions de croyants, ont planché sur le fléau.L’accès aux soins est très limité en Afrique et les tri-thérapies hors de portée de la population. Les médicaments génériques antirétroviraux, perçus comme l’alternative pour le Tiers monde, sont encore l’apanage des pays comme l’Inde et le Brésil. Les industries pharmaceutiques africaines, encore partout embryonnaires à l’exception en Afrique du Sud, n’ont pas les capacités de production requises pour rendre ces produits accessibles aux couches les plus défavorisées qui en ont le plus besoin.
Pour le Dr Peter Okaalet, directeur régional du Medical Assistance Programme, l’espoir du continent africain passe par un engagement réel de l’Eglise dans la lutte contre le sida. L’attitude des évangéliques, prêchant pudiquement l’abstinence, a montré ses limites devant l’avancée de la pandémie. On parle peu de la maladie parce qu’elle se transmet principalement par la voie sexuelle et que de sexualité on ne parle pas.
Il est temps pour les Eglises, estime M. Okaalet, de rompre avec certains tabous et de parler de sexualité en élaborant des programmes efficaces d’enseignement qui prennent en compte le problème du sida. Les efforts des l’Eglises doivent tendre vers une transformation réelle de la société et ne pas se borner à une prise en charge spirituelle mais aussi à une prise en charge physique des malades.
§Burkina Faso: progression affolanteSur l’ensemble du continent, des initiatives locales se développent. Au Burkina Faso, où le taux d’infection par le virus VIH est le plus élevé du Sahel ( 7%), l’action de l’association Vigilance, axée sur la sensibilisation auprès de la communauté chrétienne, fait figure de pionnier. Au cœur de cette œuvre, le pasteur Michel Nikiema qui a créé l’Association Vigilance en 1996 pour faire tout un travail de prévention. Ses actions sont orientées prioritairement vers la jeunesse, principale composante de l’Eglise et sexuellement la plus active. Les camps et clubs de jeunesse sont les terrains privilégiés des animateurs de Vigilance pour qui l’enseignement de la sexualité.
Malgré les efforts des structures locales et en attendant la découverte d’un vaccin, tout reste à faire. Issa Ouedrago, l’un des animateurs de Vigilance, reconnaît la limite de l’engagement de l’association devant l’ignorance et la persistance de certaines conceptions sur la maladie . « En milieu rural, on continue à assimiler le sida à un sort maléfique, à un châtiment des ancêtres. Sinon, comment expliquer la passivité de nos communautés devant la perte de leurs proches ? », se demande Issa Ouegrado.
La lutte contre le sida en Afrique est un combat de longue haleine qui requiert de gros moyens et une mobilisation conséquente de toutes les énergies. Pour les observateurs, la XIIe conférence sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique (CISMA), qui a ouvert ses travaux dans la capitale burkinabé, sur le thème : « les communautés s’engagent », arrive à point nommé. Pendant quatre jours la communauté des scientifiques, travailleurs sociaux, personnes vivant avec le VIH, ONG, responsables politiques et leaders d’opinion, ont cherché des solutions adéquates à ce fléau qui hypothèque l’avenir du continent noir.
Pour le Dr Peter Okaalet, directeur régional du Medical Assistance Programme, l’espoir du continent africain passe par un engagement réel de l’Eglise dans la lutte contre le sida. L’attitude des évangéliques, prêchant pudiquement l’abstinence, a montré ses limites devant l’avancée de la pandémie. On parle peu de la maladie parce qu’elle se transmet principalement par la voie sexuelle et que de sexualité on ne parle pas.
Il est temps pour les Eglises, estime M. Okaalet, de rompre avec certains tabous et de parler de sexualité en élaborant des programmes efficaces d’enseignement qui prennent en compte le problème du sida. Les efforts des l’Eglises doivent tendre vers une transformation réelle de la société et ne pas se borner à une prise en charge spirituelle mais aussi à une prise en charge physique des malades.
§Burkina Faso: progression affolanteSur l’ensemble du continent, des initiatives locales se développent. Au Burkina Faso, où le taux d’infection par le virus VIH est le plus élevé du Sahel ( 7%), l’action de l’association Vigilance, axée sur la sensibilisation auprès de la communauté chrétienne, fait figure de pionnier. Au cœur de cette œuvre, le pasteur Michel Nikiema qui a créé l’Association Vigilance en 1996 pour faire tout un travail de prévention. Ses actions sont orientées prioritairement vers la jeunesse, principale composante de l’Eglise et sexuellement la plus active. Les camps et clubs de jeunesse sont les terrains privilégiés des animateurs de Vigilance pour qui l’enseignement de la sexualité.
Malgré les efforts des structures locales et en attendant la découverte d’un vaccin, tout reste à faire. Issa Ouedrago, l’un des animateurs de Vigilance, reconnaît la limite de l’engagement de l’association devant l’ignorance et la persistance de certaines conceptions sur la maladie . « En milieu rural, on continue à assimiler le sida à un sort maléfique, à un châtiment des ancêtres. Sinon, comment expliquer la passivité de nos communautés devant la perte de leurs proches ? », se demande Issa Ouegrado.
La lutte contre le sida en Afrique est un combat de longue haleine qui requiert de gros moyens et une mobilisation conséquente de toutes les énergies. Pour les observateurs, la XIIe conférence sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique (CISMA), qui a ouvert ses travaux dans la capitale burkinabé, sur le thème : « les communautés s’engagent », arrive à point nommé. Pendant quatre jours la communauté des scientifiques, travailleurs sociaux, personnes vivant avec le VIH, ONG, responsables politiques et leaders d’opinion, ont cherché des solutions adéquates à ce fléau qui hypothèque l’avenir du continent noir.