L’Armée du Salut, une Eglise dans la rue

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L’Armée du Salut, une Eglise dans la rue

30 novembre 2001
Avec leurs marmites, leurs guitares et leurs chants, les salutistes font partie du paysage des rues dans le temps de l’Avent
«Le cœur pour Dieu, la main pour le prochain» , telle est la devise des trois officiers salutistes lausannois que nous avons rencontrés à la veille des fêtes. Ils rappellent que l’Armée du Salut n’est pas seulement un service social mais aussi une Eglise.A l’approche de Noël, Silena, Bernard et Pierre-Alain chantent autour des marmites de l’Armée du Salut. Tandis que Silena tient la guitare et que Bernard joue de la trompette, Pierre-Alain et son épouse apportent synthétiseur et ampli pour accompagner les couplets. «Nous sommes une quarantaine à chanter à Lausanne», explique Bernard Hanselmann, le responsable du Poste (paroisse) salutiste de la capitale vaudoise. «Pour moi, c’est ça Noël!», s’exclame Pierre-Alain Bugnon. «Ces journées dans les rues permettent de rappeler à chacun ce qu’est le message de la Nativité. Grâce aux chants, on entre en contact avec les passants qui se joignent souvent à nous et entonnent les airs connus.» Silena ajoute : «La générosité des gens me touche.»

L’argent récolté est destiné au Noël de Beaulieu, une fête que l’Armée du Salut lausannoise offre chaque année aux plus démunis, à des personnes seules et à des familles. «Le solde est remis au Service social dont je m’occupe», précise Pierre-Alain Bugnon. Car l’engagement des officiers ne se limite pas aux «marmites». Tous trois travaillent à plein temps, et à vie, au service de leur Eglise. Silena et Bernard ont suivi l’école salutiste à Bâle avant de devenir chacun responsables d’une paroisse.

«A l’Armée du Salut, précise Silena, les femmes peuvent devenir officiers aussi bien que les hommes.»

Le parcours de Pierre-Alain est différent. A la suite d’une grave maladie, il a souhaité donner une autre dimension à sa vie. Il a quitté son emploi. Trop âgé pour entreprendre l’école salutiste, il a obtenu le grade d’officier après avoir suivi des formations sur le terrain. «Je n’avais jamais imaginé faire ce travail. Ce n’est pas toujours facile. Mais nous avons la mission de regarder notre prochain comme Jésus regardait les personnes en difficulté.»

C’est la foi qui motive les actions et le message des trois officiers. Raison pour laquelle ils tiennent à rappeler que l’Armée du Salut n’est pas seulement un service social, mais une Eglise. «Nous souhaitons partager ce qui nous aide à vivre, précise Bernard, sans obliger à venir à l’Armée du Salut. Si j’apprends que quelqu’un fréquente nos cultes, j’en suis heureux; mais s’il a rejoint une autre communauté, je m’en réjouis aussi. Car à l’Armée du Salut, chacun est le bienvenu.»