A Saint-Maurice, la mémoire de l’abbaye bientôt ouverte au monde
21 novembre 2001
Placées côte à côte, les archives de l’abbaye de Saint-Maurice s’étalent sur près de cent soixante deux mètres
Laissées en somnolence durant des siècles, elles révéleront tous leurs secrets dans quelques années. Depuis juin 2000, date de sa création, une Fondation s’est en effet donné pour but de dresser l’inventaire de ce patrimoine unique, estimé à quelque 10'000 documents.Bagnes et Salvan y ont déjà trouvé la date de fondation de leurs communes. Dans quelques années, l’ensemble des très riches archives de l’abbaye de Saint-Maurice aura été inventorié. Ce qui mettra cette mémoire de papier unique en Suisse à la portée du public comme des chercheurs.
Fondée en 515 par Sigismond, roi des Burgondes, l’abbaye de Saint-Maurice célèbre depuis bientôt 1500 ans, sans interruption, le culte divin. Au Moyen-Age, ses possessions s’étendaient bien au delà du Valais, de la région parisienne à la Toscane. Les documents les plus anciens qu’elle abrite remontent au 10e siècle. « En l’an 1000, les archives de Saint-Maurice constituent le plus grand fond documentaire du territoire qui correspond à la Suisse actuelle », souligne Françoise Vannotti, archiviste-paléographe et secrétaire de la nouvelle fondation.
Le travail sera donc de longue haleine. « Des archives monastiques comme les nôtres renferment naturellement un aspect spirituel, mais également des documents d’ordre temporel, car le monastère devait aussi assurer les revenus de ses moines », rappelle le chanoine archiviste Olivier Roduit.
§Une histoire collective à redécouvrirCe diplôme du roi de Bourgogne Rodolphe III, datant de 1018, constitue un exemple de document exceptionnel. Son état de fraîcheur s’explique aisément : plus l’origine de l’acte était prestigieuse, moins celui-ci était manipulé. Les écrits moins important mais pas moins volumineux, tel ce registre s’étalant sur 25 mètres (datant du XIVe siècle, il relève l’ensemble des possessions d’un sacristain), devront parfois faire l’objet d’une restauration aussi minutieuse que coûteuse, puisqu’il faut compter plus de 6'000 francs pour un recueil d’une centaine de pages. « Nous aimerions parvenir à un inventaire fin, qui répertorie l’ensemble des 700 ‘minutiers’ et autres actes retraçant l’histoire des communes et des familles de toute la région », note encore Françoise Vannotti.
Bref, la mémoire de l’abbaye de Saint-Maurice est un bien collectif et son intérêt dépasse la seule histoire des lieux ou de l’Eglise. La démarche de l’abbaye est donc celle de l’ouverture, notamment sur le plan financier. « L’abbaye ne peut seule assumer l’ensemble du projet, dont le coût a été évalué à 3,5 millions de francs. D’où la création de cette fondation, dont le rôle est aussi de trouver des appuis locaux, cantonaux et nationaux », précise le chanoine Olivier Roduit. Ainsi, l’Office fédéral des biens culturels subventionne déjà une partie des salaires de la douzaine de spécialistes à l’œuvre. Cinquante-cinq communes, dont tout ou partie des fonds médiévaux se trouvent à l’abbaye, ont été sollicitées. Une partie d’entre elles appuye d’ores et déjà le projet, tout comme près de quatre-vingt donateurs privés.
L’inventaire terminé, chaque original passera au microfilm afin d’éviter au maximum les manipulations destructrices de l’antique papier de chiffon ou du parchemin de cuir. Puis viendra l’étape de la digitalisation, qui ouvrira les archives de Saint-Maurice aux chercheurs du monde entier grâce à Internet. Rendez-vous, si tout va bien, en 2005.
Fondée en 515 par Sigismond, roi des Burgondes, l’abbaye de Saint-Maurice célèbre depuis bientôt 1500 ans, sans interruption, le culte divin. Au Moyen-Age, ses possessions s’étendaient bien au delà du Valais, de la région parisienne à la Toscane. Les documents les plus anciens qu’elle abrite remontent au 10e siècle. « En l’an 1000, les archives de Saint-Maurice constituent le plus grand fond documentaire du territoire qui correspond à la Suisse actuelle », souligne Françoise Vannotti, archiviste-paléographe et secrétaire de la nouvelle fondation.
Le travail sera donc de longue haleine. « Des archives monastiques comme les nôtres renferment naturellement un aspect spirituel, mais également des documents d’ordre temporel, car le monastère devait aussi assurer les revenus de ses moines », rappelle le chanoine archiviste Olivier Roduit.
§Une histoire collective à redécouvrirCe diplôme du roi de Bourgogne Rodolphe III, datant de 1018, constitue un exemple de document exceptionnel. Son état de fraîcheur s’explique aisément : plus l’origine de l’acte était prestigieuse, moins celui-ci était manipulé. Les écrits moins important mais pas moins volumineux, tel ce registre s’étalant sur 25 mètres (datant du XIVe siècle, il relève l’ensemble des possessions d’un sacristain), devront parfois faire l’objet d’une restauration aussi minutieuse que coûteuse, puisqu’il faut compter plus de 6'000 francs pour un recueil d’une centaine de pages. « Nous aimerions parvenir à un inventaire fin, qui répertorie l’ensemble des 700 ‘minutiers’ et autres actes retraçant l’histoire des communes et des familles de toute la région », note encore Françoise Vannotti.
Bref, la mémoire de l’abbaye de Saint-Maurice est un bien collectif et son intérêt dépasse la seule histoire des lieux ou de l’Eglise. La démarche de l’abbaye est donc celle de l’ouverture, notamment sur le plan financier. « L’abbaye ne peut seule assumer l’ensemble du projet, dont le coût a été évalué à 3,5 millions de francs. D’où la création de cette fondation, dont le rôle est aussi de trouver des appuis locaux, cantonaux et nationaux », précise le chanoine Olivier Roduit. Ainsi, l’Office fédéral des biens culturels subventionne déjà une partie des salaires de la douzaine de spécialistes à l’œuvre. Cinquante-cinq communes, dont tout ou partie des fonds médiévaux se trouvent à l’abbaye, ont été sollicitées. Une partie d’entre elles appuye d’ores et déjà le projet, tout comme près de quatre-vingt donateurs privés.
L’inventaire terminé, chaque original passera au microfilm afin d’éviter au maximum les manipulations destructrices de l’antique papier de chiffon ou du parchemin de cuir. Puis viendra l’étape de la digitalisation, qui ouvrira les archives de Saint-Maurice aux chercheurs du monde entier grâce à Internet. Rendez-vous, si tout va bien, en 2005.