Un peu partout, des minorités chrétiennes victimes de répression

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Un peu partout, des minorités chrétiennes victimes de répression

16 novembre 2001
Une réponse du Conseil fédéral datant de l’année dernière le reconnaît : en terre musulmane, même modérée, la liberté religieuse est limitée : toute activité prosélyte ou missionnaire est interdite en dehors de l’Islam, tout changement de confession prohibé pour un musulman
Deux dispositions contraires au Pacte international relatif au droits civiques et politiques.

Le 28 octobre dernier, au Pakistan, dix-huit chrétiens sont morts à l’intérieur de leurs Eglises. Leur crime ? Pratiquer une autre religion que l’islam. Dans ce pays, les persécutions n’ont pas attendu les appels d’Oussama Ben Laden et d’autres responsables islamistes. Une quinzaine de jours plus tôt, dans le nord du Nigéria, des jeunes fondamentalistes musulmans ont pillé et assassiné. Moins médiatique, le drame aurait fait treize morts selon un bilan officiel. Bien davantage, d’après les agences de presse présentes sur le terrain.

Les invités du forum inter-protestant ont dit leur crainte de nouvelles tensions depuis les bombardements américains sur l’Afghanistan. Mais ils se refusent à penser que la haine des islamistes trouvera un écho favorable dans les régions pratiquant un islam modéré. D’autre part, les exemples de la Chine, de la Corée du nord ou de la Turquie montrent que l’intolérance religieuse envers la foi en Jésus-Christ ne constitue pas une exclusivité musulmane. Il n’empêche. En Arabie séoudite, toute autre culte que l’islam sunnite est interdit. Au Nigéria, au Pakistan, mais aussi en Indonésie avec un appel au Djihad dans l’archipel des Moluques, ou encore en Inde, au Soudan, en Egypte, les fanatiques tuent des chrétiens, considérés comme les complices d’un monde occidental honni.

Ben Laden et ceux qui partagent sa vision d’un islam dominateur aimeraient provoquer une guerre des religions. Voilà qui incite à la prudence, et à distinguer notamment ce qui relève avant tout d’une hostilité généralisée envers l’Occident. Voilà aussi qui fait dire aux spécialistes que seul un mouvement trans-confessionnel permettrait de défendre les droits des minorités chrétiennes, et plus généralement la liberté de confession, sans jeter de l’huile sur un feu déjà largement attisé par l’actualité.