Lettre ouverte d’une Lausannoise à Elisabeth Kübler-Ross au sujet des expériences aux frontières de la mort

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Lettre ouverte d’une Lausannoise à Elisabeth Kübler-Ross au sujet des expériences aux frontières de la mort

11 juillet 2001
Rescapée de la mort, la Lausannoise Ruth Frikart décide de rencontrer Elisabeth Kübler-Ross, célèbre médecin et psychiatre d’origine suisse, qui a réalisé un important travail avec des mourants
Les deux compatriotes confrontent leurs conceptions de l’énigme de la survie, radicalement opposées. Ruth Firkart se met alors à rédiger des lettres ouvertes, qu’elle a réunies dans un recueil intitulé« Chère Elisabeth ». Elle y défend sa conviction que les phénomènes vécus lors d’une expérience proche de la mort (Near Death Experience) ne sont pas un avant-goût de l’au-delà. Liées d’amitié après que la Lausannoise a rendu visite à Elisabeth Kübler-Ross dans le désert d’Arizona à plusieurs reprises, les deux femmes ne sont visiblement pas d’accord sur les explications à donner aux fascinantes expériences vécues aux confins de la mort. Consternée par les spéculations qu’on lui a servies sur l’énigme de la survie et qui ont converti bon nombred’Occidentaux à la théorie de la réincarnation, Ruth Frikart, en chrétienne convaincue, a voulu donner sa vision des choses, beaucoup plus terre à terre : pour elle, cette expérience proche de la mort n’est pas un avant-goût de la vie après la mort, mais le résultat d’actions conjuguées : elle y voit la part des hallucinations dues aux fortes doses de médicaments données pour maintenir en vie la personne et atténuer ses souffrances, l’action puissante des bêta-endorphines produites en masse par le cerveau, ces hormones qui ont pour but de supprimer la douleur et peuvent provoquer une sorte d’extase. Ces hormones seraient, pour la neurologue française Chantal Hausser-Hauw à l’origine de la grande sensation de bien-être que rapportent les patients ayant vécu une NDE.

Ruth Frikart cite le professeur et psychiatre Patrick Dewavrin qui a consacré une étude aux NDE, : « Chez l’homme, il y a une géographie imaginaire universelle, en l’occurrence une circularité entre l’obscurité et la lumière ». Dans une situation de stress aux confins de la mort, on revit cette représentation première du bébé qui passe de l’obscurité à la lumière, « l’extrême angoisse qui se transforme en extrême réconfort .»

§Le rôle du subconscientIl ne faut donc pas négliger, estime la lausannoise, le rôle que joue le subconscient dans les manifestations vécues par une expérience aux confins de la mort et qui puise dans les souvenirs primitifs.

La correspondance de Ruth Frikart, toute empreinte de spontanéité brouillonne, reste sans réponse de sa destinataire. On aurait bien aimé découvrir les répliques d’Elisabeth Kübler-Ross. Il faudra les chercher dans l’un de ses livres, dont son ouvrage majeur, « Les derniers instants de la vie » ou dans sa biographie « Mémoires de vie, mémoires d’éternité »(éd.JC Lattès, 1997), où elle affirme qu’en fait la mort n’existe pas.

§Chère Elisabeth, lettres ouvertes à Elisabeth Kübler-Ross, éd. Vie et Santé