Depuis des générations, les étrangers font partie intégrante du paysage suisse. Leurs enfants y sont nés et ils en parlent parfaitement les langues. Néanmoins, la plupart d’entre eux sont toujours au bénéfice d’un permis de séjour. Cette situation doit évoluer dans le sens d’une véritable intégration. «Les temps sont mûrs pour cela» souligne Benz Schär, responsable du service «Migrations» des Eglises réformées Berne-Jura. Pendant les deux années qui viennent, les paroisses, les individus sont invités à œuvrer dans le sens de cette intégration. «L’enjeu, c’est la cohésion de notre société, souligne Benz Schär. Nous sommes tous concernés.» Voilà pourquoi la campagne implique également les indigènes. Selon les initiateurs de «Joint future», le défi est de construire un avenir commun pour tous ceux qui habitent ce pays: «La composition multiculturelle de la société doit devenir une évidence.»

§Pétition et guideEn Suisse, l’intégration prend encore beaucoup trop de temps. Elle doit être facilitée. Pour encourager ce processus au niveau politique, une pétition à l’intention des autorités cantonales bernoises a été lancée. A ce jour, pas moins de 4'000 signatures ont déjà été récoltées. Les paroisses sont invitées à se mobiliser pour que ce texte puisse être déposé cet automne, au moment où le Parlement cantonal a décidé d’aborder ces questions. La pétition peut également être paraphée par les ressortissants étrangers. Dans ce but, elle a été traduite dans de nombreuses langues.

Pour les paroisses et les communes, un guide pratique est désormais disponible en français. Le document propose des pistes d’actions concrètes qui peuvent être adaptées facilement aux particularités locales. L’objectif vise à dépasser les simples rencontres gastronomiques ou culturelles: proposer des cours de langue, inviter des écrivains migrants, encourager l’accueil des étrangers dans les associations. Le guide comporte une petite bibliographie et une liste d’adresses utiles.

L’accueil des migrants est une ancienne préoccupation des Eglises. Cela fait partie de leur mission et de leur crédibilité. Elles rappellent que les immigrés sont des êtres humains et pas seulement des forces de travail. Avec la campagne «Joint future», les Eglises veulent promouvoir une intégration qui permettent à chacun de prendre la place qui lui revient. «Intégration qui ne veut pas dire assimilation, souligne Luigi Parisi, pasteur des communautés étrangères pour le Jura bernois et le Jura. Depuis des années que je suis en Suisse, je garde mon accent, et c’est très bien ainsi!»

§Le guide pratique et la pétition peuvent être commandé auprès des Eglises réformées Berne-Jura, service «Migrations», 3011 Berne, fami@refkirchenbeju.ch