Mexicains du Chiapas et Vaudois montent une comédie musicale
27 avril 2000
Une quinzaine de Mexicains ont rejoint en Suisse romande une vingtaine de jeunes Suisses pour jouer "A l'ombre du dernier soleil"
Ce spectacle écrit sur le Net, concrétise une idée qui a germé au Mexique dans le cadre d'un échange culturel. La troupe sera en tournée dès le 12 mai en Suisse romande.
"Le groupe de Mexicains, vous le trouverez sans problèmes, ils répètent avec des jeunes dans cette salle". Décidément, on ne peut pas se perdre à Champagne, dans le Nord Vaudois, tout le monde est au courant de l'arrivée des jeunes Mexicains. Dans la salle en question règne une agitation de fin de journée : cartes géographiques étalées sur les tables, gros sacs de costumes entassés dans un coin, un méli-mélo général où l'espagnol semble l'emporter sur le français, sauf les fréquentes interruptions dues aux sonneries des téléphones mobiles. On règle les derniers détails d'hébergement, les ultimes rendez-vous, les interprètes sont fatigués. Qu'importe, les visages sont souriants, encore un peu étonnés. C'est vrai que Christian Vez, aumônier de jeunesse et coordinateur de ce spectacle, a l'impression de voguer sur un projet fou, "à quelques semaines de la tournée, il nous faut tout mettre en commun, je sens qu'il y a de quoi s'arracher les cheveux". Pourtant le projet est dans les têtes depuis l'hiver 99.
Juliane Dind, musicienne de 22 ans, rappelle comment l'idée a été lancée à la fin d'une soirée : "Et si on faisait une comédie musicale, pour continuer l'échange culturel entre la Suisse et le Mexique?" Durant plusieurs mois, l'idée est restée un rêve partagé, puis s'est mise à circuler. Mario, étudiant en français moderne à l'Université de Lausanne, d'origine mexicaine, a joué les ambassadeurs et s'est rendu sur place l'été suivant. Depuis le projet a pris corps, en Suisse comme au Mexique, et les échanges se sont poursuivis sur le Net. Au Chiapas comme dans le Nord vaudois, scénario, partitions, chorégraphie ont été créés à plusieurs mains.
§Nourrir un échangeChristian Vez et la vingtaine de jeunes Suisses romands qui interprètent cette comédie musicale ont voulu créer ce spectacle sur la base de l'expérience faite en été 98. Avec l'appui du DM-Echange et Mission, organe des Eglises protestantes de Suisse romande spécialisé dans l'échange de personnes, ils s'étaient rendus dans un village isolé du Chiapas au sud du Mexique pour construire avec la population locale un dispensaire médical. Un voyage choc où le groupe a découvert les conditions de vie d'un village sans électricité, accessible par un unique sentier muletier, où même les idées du sous-commandant Marcos, figure emblématique de la révolution zapatiste, ont eu du mal à parvenir. Pourtant, "A l'ombre du dernier soleil" n'a rien d'une comédie conçue par des nostalgiques d'une rencontre Nord-Sud. Les jeunes Suisses romands ont voulu élargir le propos et ont travaillé sur une des difficultés rencontrées lors de leur périple au Chiapas, la question de l'identité culturelle.
Tant au Mexique qu'en Suisse romande, les jeunes s'interrogent : quelles sont nos racines? Le scénario montre assez justement des jeunes romands très attirés par l'exotisme de la cosmogonie aztèque, tandis que les jeunes Mexicains sont curieux de détails sur les origines de la Suisse ou sur la culture chrétienne dans une société occidentale. L'échange montre comment chacun est obligé de se situer par rapport à son propre héritage culturel. Une réflexion qui amène cette réplique dans la bouche de l'un des acteurs :"Je ne peux aller vers les autres qu'en prenant le risque d'aller en même temps vers moi-même."
Juliane Dind, musicienne de 22 ans, rappelle comment l'idée a été lancée à la fin d'une soirée : "Et si on faisait une comédie musicale, pour continuer l'échange culturel entre la Suisse et le Mexique?" Durant plusieurs mois, l'idée est restée un rêve partagé, puis s'est mise à circuler. Mario, étudiant en français moderne à l'Université de Lausanne, d'origine mexicaine, a joué les ambassadeurs et s'est rendu sur place l'été suivant. Depuis le projet a pris corps, en Suisse comme au Mexique, et les échanges se sont poursuivis sur le Net. Au Chiapas comme dans le Nord vaudois, scénario, partitions, chorégraphie ont été créés à plusieurs mains.
§Nourrir un échangeChristian Vez et la vingtaine de jeunes Suisses romands qui interprètent cette comédie musicale ont voulu créer ce spectacle sur la base de l'expérience faite en été 98. Avec l'appui du DM-Echange et Mission, organe des Eglises protestantes de Suisse romande spécialisé dans l'échange de personnes, ils s'étaient rendus dans un village isolé du Chiapas au sud du Mexique pour construire avec la population locale un dispensaire médical. Un voyage choc où le groupe a découvert les conditions de vie d'un village sans électricité, accessible par un unique sentier muletier, où même les idées du sous-commandant Marcos, figure emblématique de la révolution zapatiste, ont eu du mal à parvenir. Pourtant, "A l'ombre du dernier soleil" n'a rien d'une comédie conçue par des nostalgiques d'une rencontre Nord-Sud. Les jeunes Suisses romands ont voulu élargir le propos et ont travaillé sur une des difficultés rencontrées lors de leur périple au Chiapas, la question de l'identité culturelle.
Tant au Mexique qu'en Suisse romande, les jeunes s'interrogent : quelles sont nos racines? Le scénario montre assez justement des jeunes romands très attirés par l'exotisme de la cosmogonie aztèque, tandis que les jeunes Mexicains sont curieux de détails sur les origines de la Suisse ou sur la culture chrétienne dans une société occidentale. L'échange montre comment chacun est obligé de se situer par rapport à son propre héritage culturel. Une réflexion qui amène cette réplique dans la bouche de l'un des acteurs :"Je ne peux aller vers les autres qu'en prenant le risque d'aller en même temps vers moi-même."