A Begnins (VD), des arbres pour la biodiversité

Noémie Graff / © Patrick Gilliéron Lopreno
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Noémie Graff
© Patrick Gilliéron Lopreno

A Begnins (VD), des arbres pour la biodiversité

Réchauffement
«Quand on travaille dans la nature, le changement climatique est une évidence», lance Noémie Graff, vigneronne à Begnins (VD).

La quadragénaire, qui a obtenu une licence en histoire ancienne avant de se former à la viticulture dans le but de reprendre le domaine familial, rappelle qu’«en historiographie ce sont les variations des dates de levée du ban de vendange qui ont été les premiers éléments permettant d’étudier l’évolution du climat. Entre mon grand-père et moi, deux générations qui se sont connues, on a déjà un mois de différence sur la date des récoltes». De cette prise de conscience est né un engagement à agir: «L’agriculture n’est évidemment pas la seule responsable, mais c’est là que je me trouve et c’est donc là que je peux agir!»

La première étape pour Noémie et ses collaborateurs a été de convertir le domaine en bio. Puis ils ont tenté l’enherbement diversifié des vignes. Plus récemment, Noémie et ses collègues se sont mis à expérimenter la vitiforesterie, soit le fait de planter des arbres dans les vignes.

«L’agroécologie, c’est une boîte à outils. On peut attendre que des solutions soient trouvées, mais il y a aussi de nombreuses solutions à redécouvrir. Les arbres apportent de la fraîcheur, ils ont un rôle favorable pour la biodiversité, et en plus ils sont esthétiques», explique Noémie Graff. «Nous avions envie d’essayer les différents systèmes: hutins (NDLR, vigne utilisant des arbres comme tuteurs), couloirs d’arbres ou arbres isolés dans les parcelles», énumère la vigneronne, qui a choisi les essences selon les recommandations de divers spécialistes, mais aussi les envies culinaires de ses collaborateurs pour les arbres à fruits. «Bien sûr, c’est une perte de rendement et du travail supplémentaire. C’est un équilibre à trouver. Et je trouve que planter un arbre, c’est un acte de foi. Il faut croire qu’il trouvera les bonnes conditions, que personne ne va l’arracher, et cela pour des dizaines d’années.»