«Le Conseil fédéral a décidé de faire un pas particulier dans le domaine des offices religieux», lâche Alain Berset en conférence de presse le 20 mai. Le 28 mai marquera la reprise des offices et célébrations religieuses de toutes les confessions, soit une semaine avant la date prévue. «On sent depuis pas mal de temps, évidemment, le besoin de pouvoir célébrer ensemble», précise le conseiller fédéral. Tous les représentants des communautés religieuses partagent la même joie. «Nous nous réjouissons de cette décision. C’est quelque chose de fort pour nous tous, alors même que nous n’avons pas les mêmes façons de célébrer», réagit Esther Gaillard, vice-présidente de l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS).

Mais ce retour à la vie communautaire se fera sous certaines conditions. Les communautés ont une semaine pour préparer leurs plans de protection répondant à celui édité par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Elles devront notamment garantir à chaque participant assis un espace de 4m2. La superficie des édifices définira donc le nombre de personnes présentes lors des offices.

De son côté, le Conseil fédéral a modifié l’ordonnance 2 Covid-19 du 13 mars. À l’autorisation des offices et manifestations religieuses ainsi que des inhumations, le texte précise désormais qu’une personne responsable sera désignée «organisatrice» de l’événement. Dans le cas où les règles d’éloignement social ne pourraient être respectées, des obligations s’appliquent en plus des plans de protection: l’organisateur prend les coordonnées de tous les participants et sur demande, il transmet la liste au service cantonal compétent afin de pouvoir informer les personnes suspectées d’être infectées. Cette liste ne peut servir à un autre usage et doit être détruite au bout de 14 jours.

La décision du Conseil fédéral tombe un jour après que des représentants du Conseil suisse des religions rencontrent Alain Berset, lui faisant part de l’importance de la reprise des services religieux. «Les personnes présentes ont souhaité une reprise rapide des célébrations», rappelle Alain Berset lors de la conférence de presse. Le conseiller fédéral avait alors informé les représentants des communautés qu’il ferait remonter cette demande au collège.

«J’espère que les Églises n’oublieront pas ce qui s’est vécu pendant cette période de crise: la créativité et la solidarité ont permis de vivre l’Église et l’Évangile autrement», ajoute Esther Gaillard.

Avec une semaine d’avance, la reprise des offices religieux tombe quelques jours avant la fête chrétienne de Pentecôte. «Cette décision est un cadeau inattendu.»