Berne: un bastion solide

© Wikimedia, André P. Holzer, Bern
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© Wikimedia, André P. Holzer, Bern

Berne: un bastion solide

3 octobre 2017
Bastion traditionnel de l'Eglise réformée, le canton de Berne compte un nombre important de fidèles, notamment dans les campagnes où elle fait partie intégrante de l'identité villageoise. Le terreau spirituel reste vivace au sein d'une Eglise à l'écoute de sa population. Texte Hans Herrmann

En Suisse, les Réformés ont encore un haut lieu: le canton de Berne. Ici, 52% de la population est réformée. Dans les autres cantons, leur nombre est nettement inférieur. Cette situation a peut-être quelque chose à voir avec le caractère bernois. On dit qu’ils sont lents, mais qu’ils sont aussi fidèles. Fidèles à la transmission et aux coutumes de l’Eglise. Et à Berne, cette Eglise est traditionnellement réformée depuis 1528, lorsque la "plus puissante des cités-Etats au nord des Alpes" a introduit la nouvelle foi. 

Aujourd’hui, Berne s’appelle également "la ville la plus à gauche de la Suisse" et n’est plus autant réformée qu’auparavant. Mais Berne n’est pas que ville, elle est également et surtout campagne. C’est justement là, entre les maisons des agriculteurs et des artisans, que l’Eglise garde une base solide. «Il existe encore certaines communes dans lesquelles la population réformée atteint 80 à 90%», explique Martin Koebling, délégué aux affaires ecclésiastiques du canton. La commune d’Eggiwil dans l’Emmental fait partie du peloton de tête avec à peu près 90%.

L’Eglise offre beaucoup de temps. Qui, aujourd’hui, prend encore le temps pour quelqu’un qui en a besoin?
Ulrich Schürch, Pasteur d'Eggiwil

«Ici en Emmental, être réformé est une partie de notre identité dont nous n’aimerions pas nous défaire», souligne le pasteur Ulrich Schürch. «Les sorties d’Eglise sont très rares dans la paroisse d’Eggiwil et il est évident de faire baptiser les enfants». Pas seulement en tant que tradition: «Je sens qu’il y a quelques chose de plus la derrière» ajoute le pasteur. Même si il constate que les contenus bibliques et théologiques ne sont plus au premier plan, souvent il manque même les connaissances de base, le terreau spirituel reste.

Une opinion partagée par la présidente de paroisse Christine Jenni. Ce qui est particulièrement apprécié est de pouvoir être proche de l’Eglise sans complications. Pas de théologie et de sermons à foison, mais beaucoup de temps pour tous ceux qui cherchent des contacts sociaux, du réconfort ou un accompagnement. «L’Eglise offre beaucoup de temps. Qui, aujourd’hui, prend encore le temps, trois heures pour quelqu’un qui en a besoin?». Le pasteur Schürch résume: «Chez nous l’Eglise est encore Eglise populaire au sens propre, avec de nombreux soutiens, et ouverte à tous. C’est ce qui me plait particulièrement».  Les liens avec les communautés des Eglises libres, très nombreuses en Emmental, se sont également détendus. «J’ai même confirmé le fils d’un responsable», ajoute le pasteur Schürch avec un sourire.

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