Des films pas tous très catholiques pour ouvrir le débat

Extrait d'affiche du festival "Il est une foi" / ©DR
i
Extrait d'affiche du festival "Il est une foi"
©DR

Des films pas tous très catholiques pour ouvrir le débat

Projections
Qu’y a-t-il après la mort? Le rendez-vous cinématographique de l’Eglise catholique romaine dans le canton de Genève propose, du 1er au 5 mai, d’explorer les réponses diverses du septième art à cette question.

«Au-delà» est le thème de la 9e édition du festival «Il est une foi», le rendez-vous cinématographique de l’Eglise catholique romaine dans le canton de Genève. «Mais ce n’est pas un festival de films religieux», prévient Geoffroy de Clavière, délégué général de l’événement. «Il nous est arrivé, par exemple, de proposer des films de Pasolini, dont Théorème, qui n’est pas le plus sage des films. Le but n’est pas de choquer, mais de susciter la discussion», explique l’organisateur. «Il y a peut-être un décalage entre ce qui se vit dans l’Eglise et ce à quoi le large public s’attend», souligne-t-il. «Nous avons même la tradition d’avoir un film de minuit, soit un film d’horreur programmé en fin de soirée.»

Le plus important n’est en effet pas d’imposer une vision du monde, mais de susciter une discussion et de nourrir les réflexions sur des thèmes spirituels. Le festival aborde donc année après année des thématiques qui peuvent susciter l’intérêt d’un large public soit parce qu’ils sont ancrés dans l’actualité, soit parce qu’ils font écho aux grandes questions de l’humanité. Les miracles, l’intelligence artificielle ou la nature se sont ainsi succédé en haut de l’affiche.

Cette année encore, pas de réponse unique autour du thème de l’au-delà. Limbes, purgatoire, paradis, mais aussi signes de l’au-delà, réincarnation et fantômes, seront ainsi abordés au travers des 22 projections échelonnées entre le mercredi 1er et le dimanche 5 mai, dont 10 seront suivies d’une table ronde avec des invités aussi variés qu’un évêque, des écrivains, des philosophes, des historiens et critiques du cinéma, un neurobiologiste ou un psychiatre se présentant comme chrétiens, bouddhiste ou sans appartenance religieuse. A cela s’ajoute une conférence inaugurale le mardi 30 avril avec le psychiatre Jacques Besson, l’anthropologue Aurélie Netz et le père Patrice Gourrier, psychologue ayant vécu une expérience de mort imminente.

«Aujourd’hui, avec la prévalence des plateformes de vidéos en ligne, il est plus important que jamais de réunir les gens et de vivre la magie de la salle noire. Nous valorisons beaucoup le fait d’être ensemble et de discuter après la projection», souligne Geoffroy de Clavière, qui dévoile les origines de ce festival: «Je suis chargé d’organiser des événements pour les donateurs et, en 2015, j’ai proposé avant un repas de soutien une projection de Je m’appelle Bernadette, film de 2011 consacré à Bernadette Soubirous, en présence du réalisateur Jean Sagols et des acteurs Francis Huster et Katia Miran. Le problème, c’est que deux heures pour la projection, une heure de discussion, ça faisait beaucoup avant le repas. Mais l’impulsion était lancée», relate-t-il. Dans la très laïque Genève, il a fallu convaincre par la qualité et l’ouverture du programme, avant qu’un lieu ayant besoin d’aides publiques tel que Les Cinémas du Grütli accepte de se lancer dans cette aventure.

Au programme

  • (Im)mortels, Lila Ribi, Suisse, 2022 (documentaire), 1er mai, 19h30.
  • Paradis, Andreï Kontchalovski, Russie, 2016, 2 mai, 19h30.
  • Au-delà, Clint Eastwood, Etats- Unis, 2008, 3 mai, 19h30.
  • Les Autres, Alejandro Amenabar, ES, FR, USA, IT, 2001, 4 mai 19h30.
  • La vie est belle, Frank Capra, Etats- Unis, 1946, 5 mai, 19h30.

Salle Michel Simon, Maison des Arts du Grütli, rue du Général-Dufour 16, Genève.

Programme complet et billetterie sur www.ilestunefoi.ch.