Le château est en ruine, vive le château !

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[pas de légende]

Le château est en ruine, vive le château !

Alain Wimmer
25 juin 2023
Importance de se souvenir de nos racines avec le pasteur de Sonvilier Alain Wimmer. Une plume d’Erguël parue dans la Feuille d’avis du district de Courtelary le vendredi 23 juin.

Que nous puissions, « braves gentes et gens » du Vallon de St-Imier, nous reconnaître dans le vieux nom d’Erguël me donne à penser… et à penser très positivement.

C’est que oui, ce nom d’Erguël rassemble largement. Des sportifs et des sportives d’abord… il y en a même des tout jeunes qui sont à l’honneur ces jours ! Mais encore des musiciennes et musiciens. Même des paroisses. Et j’en oublie d’autres… Et en même temps, à l’heure de ChatGPT et de l’intelligence artificielle, l’Erguël, ça sent quand même fort le Moyen-Age et les châteaux forts du passé…

Et bien ça, c’est justement une chose qui me réjouit. Parce que j’y vois l’importance de se rappeler de son passé et de ses racines. Et cela est vrai sur le plan de la société comme sur le plan individuel. Importance pour une société de se souvenir d’où elle vient, de ce qu’elle doit à celles et ceux qui l’ont construite. Importance de se souvenir des erreurs – et peut-être surtout des horreurs – du passé, pour ne plus les reproduire aujourd’hui, jamais. Et importance de connaître son passé pour pouvoir inventer un avenir qui ne soit pas déconnecté du présent.

Importance aussi pour chaque personne, de se souvenir que sa vie n’est pas un dû, mais un don, un cadeau offert, permis par celles et ceux qui nous ont précédés. Et que chacune et chacun de nous, nous avons aussi à transmettre ce cadeau au-delà de nous. Et que notre tâche, c’est que ce cadeau soit le plus beau et le « plus bon » possible !

Et puis, l’Erguël, ça évoque le château bien sûr, et un château en ruine. Et je me dis que ce n’est peut-être pas si mal que ça, qu’il soit en ruine ! On raconte que les habitants du Vallon ont pris les pierres du château déserté pour en construire leurs maisons. Gamin, je me disais que c’était une sorte de pillage. Aujourd’hui, je me dis au contraire que c’est une belle image. Une image de ce que nous sommes appelés à faire : transformer les murs de défense en maisons où il fait beau vivre. Des pierres de guerre en faire des pierres de vie et de partage.

Alors c’est sûr, cette forteresse du passé est en ruine aujourd’hui… Alors quand nous l’apercevons, donnons-nous la chance d’y voir un appel à la paix ! Et si cette paix est tellement difficile à obtenir à l’échelle du monde… elle dépend tellement de nous là où nous vivons.